Sur ma table de chevet : "Cocktail cruel"
de Yann Venner, paru chez « Le Cormoran », une petite maison d'édition locale. Eco-polar dont l'histoire se déroule entre la Bourgogne et la Bretagne. L'auteur y distille une intrigue mêlant écologie, science viticole et enquête policière.
Étonnant mélange des genres, ce roman nous en apprend énormément sur la fabrication du (bon) vin et le désastre des algues vertes en baie de Saint Brieuc. Du côté de l'intrigue policière, l'enquête menée par Luc Létourneau, commissaire de Beaune, semble parfois laissée de côté au profit de longues tirades sur les deux précédents thèmes. La vie des personnages y est tout de même admirablement décrite, permettant de nous imprégner entièrement de leur personnalité. Trop peut-être, car entre le résumé et la présentation des protagonistes, on devine rapidement l'identité du meurtrier laissant pour unique suspense l'espoir de s'être trompé.
Une ode à Bacchus
Néanmoins, quelques digressions écologiques nous instruisent sur le déroulement de plusieurs phénomènes biologiques et chimiques. Et surtout sur leur articulation planétaire. Nous apprenons de façon ludique, que l'écologie bien que devant être « locale » à l'échelle des travaux humains doit aussi être pensée « générale » à l'échelle de la planète et qu'un geste malheureux ici peut avoir de graves conséquences là-bas. Sans dévoiler les exemples de l'ouvrage, l'explication est claire et concise, nous permettant de recadrer nos réflexions écologiques selon une méthode précise et infaillible : la systémique.
Plus éco que polar, « Cocktail cruel » est aussi une ode au divin breuvage viticole.
En effet, des racines au tonneau, Yann Venner nous donne quelques astuces indispensables à la fabrication d'un bon cru avec légèreté et force de vocabulaire. Novice en la matière, j'ai bien apprécié ces descriptions. Elles appellent à un approfondissement personnel. Enfin, allier différents thèmes dans une même œuvre étant toujours un exercice difficile, ce livre trouvera plutôt ses lecteurs chez les écologistes et les amateurs de bons vins. A déguster tout de même...
Critique du site & de la revue
Bretagne Durable
Par neogimo le 19/01/201